Histoire du thé

(- 2737)

L'utilisation du thé comme boisson serait apparue en l'an 2737 avant J.C., quand des feuilles se seraient détachées d'un arbre pour tomber dans l'eau chaude que l'Empereur Shennon avait fait bouillir dans une jarre pour se désaltérer. Ce dernier aurait alors apprécié le breuvage dont la consommation se serait généralisée.


De façon plus vérifiable, le thé serait apparu en Chine, sous la dynastie des Han de l'Ouest (-206 av. - 24) : des récipients à thé datant de cette époque ont été découverts (texte de Wang Bao en 59 avant J.C. mentionnant des serviteurs allant chercher des caisses de thé). À l'origine, on s'en sert pour parfumer l'eau que l'on fait bouillir avant de la boire. Il est d'emblée apprécié pour ses vertus thérapeutiques, comme soulageant les fatigues, fortifiant la volonté et ranimant la vue. Il devient une boisson quotidienne en Chine sous la dynastie des Han de l'Est (25 - 220) et à l'époque des Trois Royaumes (220-280). Les plus anciennes graines de thé ont été découvertes dans la Tombe du marquis Yi de Zeng et les plus anciennes feuilles dans la tombe de la marquise de Dai[1].

La fabriquation du thé

(780)

Le tout premier ouvrage au monde traitant du thé, écrit par Lu Yu (en) entre les années 760 et 780 de notre ère, est Le Classique du Thé.

Les feuilles de thé sont alors broyées et la poudre obtenue compactée sous forme de briques, plus facilement transportables. On mélangeait parfois le thé avec un liquide, comme du sang, pour obtenir des briques plus solides.

Pour préparer le thé, on émiettait les briques, puis on faisait griller la poudre obtenue pour des raisons hygiéniques (les briques étaient souvent infestées de vers et d'insectes) et aussi pour donner au thé un goût plaisant. La poudre était ensuite bouillie avec des miettes de sel, et parfois du gingembre, de l'oignon, etc. On obtient ainsi une mixture épaisse, à la saveur corsée, servie dans un large bol qui passait de main en main.

L'utilisation du thé

(jusqu'au 19e siècle)

Les briques de thé servaient également aux Chinois de monnaie d'échange, à tel point qu'elles faisaient l'objet d'un monopole d'État. Elles leur permettaient notamment de se procurer des chevaux auprès des peuples « barbares » du Nord. C'est ainsi que le thé s'est introduit en Mongolie où de nos jours il est toujours préparé bouilli, salé, additionné de lait de yack ou de vache.

Le thé occupe une place bien spéciale dans la vie des Chinois. Il est à la fois synonyme de simplicité et objet de raffinement. Prendre un thé est un précieux moment de détente et de bien-être, en bonne compagnie. Offrir un thé et une marque de considération, d’hospitalité et de convivialité.

De nos jours, le thé est la boisson la plus consommée au monde. Jusqu’au début du XIXè siècle, la Chine en a été l’unique pays producteur. Son commerce a mis en relation les pays de l’orient et de l’occident.

La saveur de la boisson sera en fonction de la variété de la plante ainsi que le climat, de l’altitude et de la nature du sol de la région de production. Sa qualité sera aussi tributaire du moment de la récolte, des feuilles cueillies et des méthodes de traitements.

Une réalisation de Pierre-Luc Dionne